 Cette interview a été réalisée devant un bon bol de café le jour du premier vol de l’A380 à Toulouse. Un grand merci à Coyote pour son accueil, sa disponibilité et sa gentillesse. B. O. : Peux-tu te présenter en quelques mots ? Coyote : Coyote, Dessinateur, Plein d’idées. B. O. : Comment as-tu appris à dessiner ? Coyote : Je n’ai pas fait d’école, mes parents n’étaient pas d’accord mais j’ai eu mon bac. Tous les enfants dessinent et il y a ceux qui arrêtent et ceux qui continuent. Le dessin doit se faire par plaisir et si ça fait du bien à soi ça fera plaisir aux autres… C’est le rêve ! C’est une sorte de thérapie, un moyen de communication et permet de se faire aimer des gens « All you need is love ».Il y a un besoin de reconnaissance mais il faut quand même en vivre (c’est le but) mais c’est une autre histoire. B. O. : Quelle est ta technique de travail ? Coyote : Tout d’abord je fais un crayonné puis, je passe à l’encre de chine à l’aide d’une plume. Ensuite je gomme et je fais la couleur directement à la main. Pour la couleur j’utilise ezodines et l’aquarelle. B. O. : Comment se passent les relations avec les éditeurs ? Coyote : Il faut que ça se passe bien ! On a besoin d’une famille, d’une maison. Un rédacteur doit être à la fois un psy, un frère, un copain mais un patron aussi tout en ménageant la susceptibilité de l’auteur. Il y a eut un « Grand Fluide Glacial » quand j’y suis rentré en 1990. Après Delpierre et Maëster sont parti. Le nouveau fluide, je ne l’aime pas avec son genre d’humour graveleux. B. O. : Comment naît un album ? Coyote : Raconter c’est observé, on fait que réactualiser les choses et il faut se faire plaisir et pas se demander qu’est-ce qui va faire plaisir au grand public… On peut se servir de tout : regarder la télévision, entourage, se servir de ses sentiments, ce que l’on connaît, jeu d’empathie (devenir les uns et les autres comme pour Little Kevin où je suis à la fois le père, le fils, la mère et le chien) En se servant du vécu, tous les côtés blancs et noirs resurgissent. B. O. : Comment est né Diego ? Coyote : Diego est né à Liège en Belgique. Avec Cartier, un vieux copain, on visitait les Beaux-Arts et les élèves montraient leurs dessins. On a eu envie de faire un projet ensemble et je lui ai donc donné rendez-vous le lendemain pour en discuter. L’idée de départ, c’était un vieux routard voyageant un peu partout comme Cartier. Mais l’idée ne disait rien à Cartier. O a continué à discuter jusqu’au moment où il m’a dit qu’il avait dessiné des chiens. Là, on a dit ok, on fera une histoire avec un chien. Il lui a manqué que le nom, celui-ci a été trouvé sur une terrasse avec d’autres copains dont P’tit Luc quand un petit chien nommé Diègo est passé. Puis dans la discussion, on a parlé que même les hommes ont des laisses (métaphore de la prison), Diégo de la SPA était là ! Mon cerveau va très vite, comme un film. J’avais déjà travaillé avec Cartier pour une histoire dans Fluide Glacial mais depuis plus rien. On a donc tout d’abord décider de coscénariste l’histoire mais ça c’est vite montré difficile car Cartier avait trop d’idée qui partaient dans tous les sens. Donc c’était Coyote au scénario et Cartier au dessin. B. O. : Quel est ton personnage préféré ? Coyote : C’est Mamouth pour le côté sombre et célibataire, aussi Little Kevin pour la tendresse et plus particulièrement Iggy et Luna et il y a aussi Gnognote le petit Coyote… En fait, j’aime tous mes personnages. B. O. : Quels sont tes Projets ? Coyote : Avec les voisins (j’ai quatre mois pour finir l’album c’est-à-dire jusqu’au 1 er septembre) ce sera le retour de Lombard à Angoulême (anniversaire de leurs 60 ans). Les voisins sont prévus en 3 tomes avec un ou plusieurs art off et spin off peut-être plus tard. Le plus important chez les Voisins c’était le casting, les lieux (par exemple Marcel le concierge de l’immeuble dont il est le pivot, ancien militaire ayant pour copine Irina, une jeune princesse ruinée). Il n’y aura plus de Little Kevin chez Fluide Glacial mais peut être un jour en couleur chez le Lombard. Il y aura une histoire d’un petit coyote, Gnognote, perdu dans la montagne et amoureux d’une petite chatte... avec Mimi Bombardier. Un gros projet aussi « Francky et Sally ». Dans cette série, l’âme des gens sera symbolisée par des papillons (comme pour la bible où les saints ont une flammèche) mais ce sera dans plusieurs années 4 à 5 ans. Et il y a aussi le Petit Pilou (4 pages dans Pilote). B. O. : Quel auteur admires-tu ? Coyote : J’aime le dessin de Guarnido et de Barbucci. Il y a une vraie expression, ils font jouer leurs personnages (la main qui fait la même chose que la bulle). La bouche peut faire dire n’importe quoi. Je cherche toujours la sonorité de la phrase par rapport à la bouche. B. O. : Avec qui aimerais-tu travailler ? Coyote : J’aimerai bien travailler avec Juanro Guarnido et Barbucci. B. O. : Peux-tu nous raconter une anecdote ? Coyote : Dans Little Kevin, se trouve l’ancien rédacteur de chez Fluide Glacial. J’ai ressenti beaucoup d’émotions avec Little Kevin, il y avait trop d’émotions : c’est avec l’histoire de la baby Sitter de Little Kevin où la petite fille est amoureuse de lui qui est amoureux de la baby sitter. B. O. : Que penses-tu de la BD sur le net ? Coyote : Je n’y crois pas du tout (harmonie des doubles pages pas respecté), c’est un moment de décontraction où on peut lire assis confortablement dans un fauteuil et pas devant un ordinateur. Le livre est un très bel objet au niveau tactile, il se passe des choses (comme avec des grimoires, des livres de fées…). Le Web n’est pas fait par la BD à mon goût ! Retour à la page "Amis et Partenaires" |
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